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Wednesday, February 09, 2011
Portait of a Moroccan Boy in Mille Mois by Faouzi Bensaid
Deuxième film marocain présenté à Cannes, " Mille mois " de Faouzi Bensaidi, transporte le spectateur dans un Maroc à la fois nostalgique et violent. Ce premier film est marqué par une belle maîtrise des images et une galerie de portraits savoureuse.
1981. Mehdi, 7 ans, s’installe avec sa mère chez son grand-père dans un village, au coeur des montagnes de l’Atlas. On fait croire à Medhi que son père est parti pour la France, mais il apprendra bien vite qu’il est en fait prisonnier politique. Le premier long-métrage de Faouzi Bensaidi, Mille mois, est une balade dans le passé d’un Maroc lointain de carte postale.
Pour cette chronique d’apprentissage, honneur tout d’abord à la figure centrale du petit garçon, chargé de veiller sur la chaise de l’instituteur, qu’il trimballe durant tout le film : Mehdi (Faouad Labied) apprend à grandir dans un monde violent et attachant, en contournant les mensonges censés le protéger.
Des accents de Kusturica
Les habitants, tous non professionnels, nourrissent aussi grandement le film, qui dans ses moments les plus drôles prend des accents à la Kusturica : un paysan devenu fou après avoir tué sa femme, un instituteur qui fait porter ses poèmes d’amour par le petit garçon, le responsable de l’antenne de télévision qui coupe les feuilletons aux moments les plus cruciaux. Jusqu’au caïd (le maire du village, joué par Abdelati Lambarki), homme colérique et gourmand de femmes, dont le mariage se transforme en course-poursuite de voleurs de chaises...
Au-delà de la chronique, Mille mois évoque également les difficultés des rapports entre une mère (Nezha Rahil) et son fils lorsque le père est absent, le poids du mensonge, alibi facile pour toute une société, et dessine un portrait émouvant du grand père (Mohammed Majd). Et bien sûr, le film dénonce les conditions politiques de l’époque, la violence faite aux incarcérés comme à leurs proches, et la condition féminine maltraitée. Enfin, le sens du cadre et de la lumière nous offrent des images magnifiques et pas seulement grâce à la beauté des paysages : de longs plans séquences (Medhi suivant son grand-père au bazar), en scènes plus mystérieuses (le village entier regardant le ciel), le film nous emmène loin. Très loin.