Friday, September 09, 2011

Larby par Driss Mrini


Formation

1968-1969 : Baccalauréat lettres moderns.

1969-1970 : Etude en sciences poltiques (Université Mohamed 5 à Rabat)

1970-1975 : Fraduate en communication visuelle (Université de Hambourg).

EXPERIENCCE PROFESIONNLLE

1972à1973 : Collaborateur au Journal quotidien « Die Ziet » -Allemagne Fédérale.

1973 à 1975 : Collaborateur à la TV Allemande N.D.R

1975-1999 : Producteur – Réalisateur à la Télévision Marocaine.

1999 à 2002 : Directeur de la production à la RTM.

2003 à 2004 : conseiller du Ministre de la Communication.

2005 à 2010 : Directeur de la chaine satellitaire « Al Maghribiya »

2010 à …. : Directeur Général de la société Intaj.com

Note d’intention

Depuis la réalisation, en 1985, de l’émission Watika consacrée à Larbi Ben Barek, le sujet de cette Perle Noire/ Perla Negra /الجوهرة السوداء s’est imposé de lui même. Trois pistes, soulignées ci-après, alimentent cette focalisation autour de notre héros :

Des compléments d’informations sur Larbi Ben Barek, et sur son contexte historique, apportent des éclairages qui ne cessent de rendre le projet du film de plus en plus crédible, attractif. En effet comment échapper aux charmes de Larbi Ben Barek après l’avoir approché de près?

Le phénomène sportif, devenu de nos jours repère sociétal, spectacle trans-générationnel, ne peut que légitimer, en effet, le couple cinéma/ sport

A la mort de Larbi Ben Barek, en 1992, et à l’occasion de la présentation de chaque candidature marocaine pour l’organisation du Mondial du Foot-ball, le rappel de la mémoire de la Perla Negra devient un appel à la production d’une œuvre filmographique de référence sur les ressorts et les coulisses de ses exploits. La mémoire n’est- elle pas le terrain de choix pour le 7èm Art ?

Ce devoir de mémoire nous interpelle donc tous. Chacun dans son domaine ou dans ses préoccupations subjectives.

En restituant aux marocains, mais aussi aux français et aux espagnols, l’image d’une de leurs icônes, il s’agira aussi d’œuvrer pour le développement d’un cinéma qui ne tourne pas le dos aux destins exceptionnels de certaines des personnalités les plus représentatives du Maroc profond.

En réalisant mon long métrage "Bamou" (1983), histoire d’une épopée méconnue de la Résistance Marocaine, en dirigeant la Production Nationale de la TVM au début de ce XXI siècle et, en réalisant l’émission Naghmawatay, consacrée exclusivement à l’authenticité marocaine, le même objectif est mis en relief : mettre en image et valoriser notre patrimoine commun afin que les générations futures s’enracinent mieux dans leur propre environnement.

A l’heure où se multiplient les appels pour le patriotisme économique, le journalisme citoyen ou l’exception culturelle (face à la mondialisation rampante) n’est –il pas opportun que le devoir de mémoire prenne sa place dans le panorama du cinéma marocain ?

Technique de conception du film:

Le film «la Perle Noire» présente des faits historiques sans conteste. Ils sont scénarisés à partir de la fusion de deux structures temporelles:

A- Le temps horizontal diachronique: C’est un temps linéaire s’étendant à travers une courte période ne dépassant pas 4 jours. Un petit circuit fixé autour de quatre points : une grande porte bien définie, celle du stade ; le café des retrouvailles avec ses amis ; le domicile de Larbi Ben Barek et enfin, le club USM. Pôles de fixation, ils interpellent les liens du passé glorieux pour les restituer au présent médiocre. Par conséquent, à travers cette approche la technique de la structure temporelle est utilisée ici sur le plan de la narration filmique.

B - Le temps vertical synchronique: « Flux du courant de la conscience », une technique où le temps se chevauchant pour dessiner des lignes de croisement entre le passé et le présent d’une part et le « maintenant, ici, nous » d’autre part, permet de se baser sur le flash back.

C’est ainsi que par le biais de ce processus, sont ressuscités les actions et les faits dramatiques les plus importants, qui représentent dans leur ensemble le contexte structurel général du film. Le temps vertical s’étend ainsi de l’enfance (années 20) à la période de la maturité (années 40- 50).

Cet effet de croisement temporel se trouve manifestement apparent au niveau de l’usage de scènes de jeux à travers deux niveaux:

* le niveau du jeu du football (thème dominant du film), construit sur la présentation des prestations de Larbi Ben Barek mais également de ses compagnons de sports Marcel Cerdan, le boxeur, Hassan Ben Mekki le foot-balleur, etc...

* le niveau du jeu des « dames», une adaptation marocaine du jeu des échecs. Ce contenu marocain et le mode filmgraphique choisi utilisés selon une nouvelle imagerie, où les pions du jeu des dames deviennent des joueurs d’un terrain de foot- ball. On poursuit, de ce fait, le rêve de championnat, et le parcours de la vie. Ainsi se dégage la continuité du récit puisqu’ à l’évidence, pour nos personnages, de l’enfance fougueuse à la triste retraite, le jeu, se transforme, mais ne disparaît jamais.


Synopsis:

«La Perle Noire», récit autobiograghique de personnages et d’événements de la fin d’une époque (années 1930-1950) celle du protectorat français et de la montée en flèche de champions sportifs, comme Larbi Ben Barek, qui sont aujourd’hui encore d’une actualité saisissante. Elle se présente, ainsi, sous l’éclairage de deux angles:

*Le premier angle nous fait découvrir les traits de caractère de Larbi Ben Barek et ses victoires qui sont aussi celles du football mondial à travers ses matchs avec l’Olympique de Marseille ou l’Athlético de Madrid.

Poussé à vivre en tant que marocain, sa passion sportive dans l’exil, puis dans la solitude, Larbi Ben Barek, cet homme noir, venu de Tata au sud du Maroc, et qui devient peu à peu « la Perle Noire » en France et la « Perla Negra » en Espagne, est au sommet de sa gloire, et pour l’éternité, laisse transparaître, l’autre versant de sa personnalité : sa vie privée.

*le second angle, plus intimiste, correspond aux aspects les plus attachants de l’homme, grâce à son propre système de défense il parvenait à contrer tous les coups de la fatalité. Son sentiment religieux profond, son patriotisme assumé et l’amour de son épouse française lui permettent de se retrouver en paix avec lui-même

Foncièrement attaché, à celle-ci, il a vécu le bonheur des gens simples même si la vie ne lui fait pas de cadeaux. De Paris à Madrid, il fait tout pour supporter la vie de "l’étranger", sans jamais se renier, ni profiter des opportunités qui s’offrent sans cesse à lui, joueur hors du commun. Il a souffert aux lendemains d’une carrière foisonnante, de la solitude, de la maladie de son fils et de bien d’autres misères. Mais il a toujours su trouver en lui même une grande consolation ancrée dans ses sentiments religieux, patriotique et civique.

Ce champion, si extraordinaire et si simple à la fois, cultive avec beaucoup de dignité et jusqu'à son dernier souffle, la générosité, l’amitié, l’amour, la simplicité. Il a assumé, en bon croyant, en bon mari et en bon père, le match de sa vie comme il a joué, en génial professionnel, les matchs de foot-ball qu’il a livré et qu’il a fait gagner (aux autres).

En fait, bien que « la Perle Noire » présente un voyage dans le temps à travers les péripéties d’un foot-balleur d’exception, il s’agit aussi de découvrir un monde en mutation, où s’entrecroisent destins personnels et enjeux quasi-planétaires. Des leçons peuvent être tirées de la vie de cette star qui a fait oublier aux français et aux espagnols leurs propres champions ; sans perdre une once de sa propre âme et de sa nature espiègle.

Aujourd’hui encore (et demain aussi) qui peut dire qui est Larbi Ben Barek? Perle Noire ? Perla Negra ? Ou le 1er Champion Marocain ? Un précurseur du mariage mixte ? Un Tataoui- Casaoui surmontant les obstacles de la misère, passant par les marches de l’honneur, se retrouvant, à la fin, seul et pauvre ?

La double démarche (vie publique/ vie privée) s’inscrit dans le parcours d’un homme d’exception qui se joue des frontières et des limites mais ne joue jamais ses propres ancrages identitaires. la Perle Noire c’est l’interface indélébile de Larbi Ben Barek.

Pour accorder à Larbi Ben Barek la place qu’il mérite dans notre imaginaire, nous sommes invité à nous interroger sur les responsabilités des pouvoirs concernés et des publics avertis dans l’épanouissement comme dans la décrépitude de nos champions, ces incontournables repères de notre mémoire collective.

A l’heure des mutations du football, mais aussi de toute la société, Larbi Ben Barek, qui a joué pieds nus par pure passion, a encore des messages à nous transmettre.



« larbie » fiction inspirée de la vie du grand footballeur Haj Larbi benbarek.le film « raconte »merveilleusement ce personnage hors du commun à travers, d’une part, le footballeur ayant surpassé tous ceux qui se sont mesurés à lui et, d’autres part ; l’homme qui assume son destin avec foi et dignité.

voilà d’abord Larbi, fils du peuple qui grandit dans un quartier populaire, habité dès son jeune âge ;, par le football. Il s’y investit passionnément, avec la rage de réussir ; d’atteindre les sommets. Il travaille profondément son corps pour en tirer le meilleur, son intelligence, son sens de l’observation et sa persévérance font le reste. Le succès et le prestige sont vite au rendez-vous :Olympique de Marseille, Equipe nationale de France,Athlético de Madrid, etc..Un surtitre résume le tout « La perle Noire ».

Avant, pendant et après cette formidable et généreuse carrière entre les années 30 et 50,c’est Larbi l’homme, qui croit ,qui aime, qui partage ,qui souffre..

Mais larbi le croyant, s’accroche aux valeurs sures : l’amour de sa patrie, la loyauté vis-à-vis de sa famille et ses enfants. Il est affectueux et serein, en paix avec lui-meme.Au terme d’une carrière prestigieuse, il affronte, avec courage et dignité, de terribles épreuves : la perte de ses deux femmes, de ses trois enfants, la maladie de son fils, sa propre maladie et…la mort dans la solitude.